Rupture du muscle grand pectoral par le Docteur Pierre Lavignac

Docteurs Agout, Commeil & Lavignac

La rupture du muscle grand pectoral par le Docteur Pierre Lavignac

Introduction

Le muscle grand pectoral est un muscle puissant et large de la poitrine, très sollicité dans les mouvements du bras. Il permet notamment de rapprocher le bras du thorax (adduction), de le porter en avant (flexion) et de le tourner vers l’intérieur (rotation interne). Son rôle est à la fois fonctionnel et esthétique, en particulier chez les sportifs pratiquant la musculation ou les sports de force.

La rupture du tendon du grand pectoral est une blessure rare, mais de plus en plus fréquente avec la popularité croissante de la musculation et l’usage de charges lourdes. Elle survient le plus souvent chez de jeunes hommes sportifs, dans un contexte d’effort intense comme le développé couché.

Anatomie et mécanisme de la blessure

Le grand pectoral est composé de deux parties :

  • le chef claviculaire, situé en haut,
  • le chef sterno-costal, plus volumineux, situé en dessous.

Ces deux faisceaux se rejoignent en un tendon commun qui s’insère sur l’humérus (os du bras). La rupture se produit généralement lors d’un effort brutal, souvent pendant la descente de la barre au développé couché, quand le muscle est étiré sous charge. Le tendon sterno-costal est le plus souvent touché.

Certains facteurs augmentent le risque :

  • la pratique intensive de la musculation ou de l’haltérophilie,
  • l’utilisation de stéroïdes anabolisants, qui fragilisent les tendons,
  • les charges très lourdes ou les mouvements réalisés en amplitude extrême.

Symptômes et signes cliniques

La rupture du grand pectoral se manifeste typiquement par :

  • une douleur vive et brutale à l’avant de l’épaule et du thorax, parfois associée à un claquement,
  • un hématome qui s’étend rapidement sur le bras et le thorax,
  • une déformation visible : le muscle paraît affaissé, le sillon de l’aisselle disparaît et la poitrine semble asymétrique,
  • une perte de force pour rapprocher le bras du corps ou effectuer des mouvements de poussée.

En consultation, le médecin évalue souvent l’asymétrie en demandant au patient de serrer les mains en « position de prière ».

Diagnostic

Le diagnostic peut être difficile, surtout dans les premiers jours où l’hématome masque la déformation. Les ruptures partielles sont les plus fréquentes et peuvent passer inaperçues.

  • L’échographie dynamique, réalisée par un praticien expérimenté, permet souvent de confirmer la rupture.
  • L’IRM est l’examen de référence pour les ruptures complètes, mais peut manquer certaines lésions partielles.

Traitement

Le choix du traitement dépend de l’âge, du type de rupture, du niveau d’activité physique et des attentes du patient.

Traitement non chirurgical

Il repose sur le repos, la rééducation et une reprise progressive des activités. Il permet généralement de récupérer une épaule indolore et mobile, mais une perte de force (20 à 30 %) peut persister. Ce traitement est surtout adapté aux patients peu sportifs ou dont la gêne est modérée.

Traitement chirurgical

Chez les patients jeunes, sportifs ou soucieux de l’esthétique, l’opération est le traitement de référence. Elle consiste à refixer le tendon rompu sur l’humérus à l’aide d’ancres.

  • L’intervention se fait sous anesthésie générale, souvent en ambulatoire.
  • Elle nécessite une incision d’environ 7 à 10 cm.
  • Les résultats sont très satisfaisants, avec une récupération de 80 à 100 % de la force et une correction nette de l’asymétrie.

Suites opératoires et rééducation

Après l’opération, le bras est immobilisé dans une attelle pendant 3 à 6 semaines.

  • La rééducation débute par des mouvements doux,
  • Le renforcement musculaire commence vers 6 semaines,
  • La reprise du sport est possible à partir du 3ᵉ mois,
  • Un retour complet à la musculation intervient en général après le 6ᵉ mois.

Complications possibles

Comme toute chirurgie, l’intervention comporte des risques :

  • Une nouvelle rupture (rare, environ 5 % des cas),
  • Une récupération incomplète de la force,
  • Plus rarement, une infection ou une complication nerveuse.

Dans la grande majorité des cas, le pronostic est excellent, surtout si la prise en charge est rapide.

Conclusion

La rupture du grand pectoral est une blessure rare mais typique, touchant surtout les sportifs de force. Elle se traduit par une douleur brutale, un hématome impressionnant et une asymétrie de la poitrine.

Le diagnostic doit être confirmé par un examen spécialisé. Le traitement conservateur peut convenir à certains patients, mais la chirurgie reste la meilleure option pour les sportifs ou ceux qui souhaitent retrouver un résultat esthétique satisfaisant.

Avec une rééducation adaptée, la récupération est excellente dans la majorité des cas.

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Spécialiste de l’épaule et de la main

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